La région de Kolda est une zone à potentiel agricole inestimable. Les terres sont cultivables sur pratiquement toute l’étendue de la région. Cependant, force est de constater que les agriculteurs de cette localité du pays sont confrontés à de nombreuses difficultés.
La question de l’accès à la terre est d’abord le premier problème qui inquiète ces derniers. Aujourd’hui, leurs terres sont attribués à des étrangers ou encore à des promoteurs privés. C’est comme qui dirait que le problème foncier a fait tâche d’huile jusque dans cette partie du sud du pays.
Les paysans qui n’ont que leurs terres pour subvenir à leurs besoins ne méritent pas vraiment çà. Ils sont des citoyens braves qui gagnent leurs vies à la sueur de leur front. De dignes citoyens sénégalais dont le seul crime est le fait d’avoir des espaces cultivables. Le problème foncier qui est très récurrent au Sénégal ne pouvait pas les épargner. Cette spoliation foncière mérite d’être résolue par nos autorités étatiques. Car, elle est en train de faire des victimes partout. Et, les populations paysannes en souffrent tellement. L’autorité doit chercher des solutions idoines à ce phénomène qui gangrène le monde paysan sénégalais.
Alors disons halte à cette boulimie foncière! C’est aujourd’hui, le mot d’ordre. Les agriculteurs sont fatigués d’être considérés comme des « moins que rien » alors que ce sont eux qui détiennent le taux le plus élevé de la croissance économique du pays. N’est-il pas alors temps de leur accorder une bonne considération? Ne sont-ils pas des vecteurs de la croissance économique et du développement durable de pays? Même dans les pays les plus riches ou encore développés les agriculteurs occupent une place de choix dans le secteur de l’économie. Et, pourquoi pas au Sénégal ? C’est ce que réclament les agriculteurs Koldois qui ne savent plus à quel saint se vouer si l’on sait les nombreux maux auxquels ils font face depuis plusieurs années.
A coté du problème foncier, il y a également l’accès aux financements. Les paysans sénégalais en général et en particulier ceux de Kolda sont tellement endettés au point qu’ils ne savent plus où donner de la tête. Ils font des prêts bancaires qui parfois pour les rembourser pose un réel problème. Et, pour cause, les taux de remboursements sont très élevés. Et, ils ne sont pas à la hauteur des bourses des paysans. D’où, aujourd’hui, la nécessité et l’urgence de revoir ce mode de financement des paysans. L’État doit également faire en sorte que les subvention allouées aux paysans soient reconsidérées surtout dans la région de Kolda. Il y a des paysans qui n’arrivent pas obtenir ces genres de financements parce que parfois analphabètes et aussi ne sachant les procédures de financement. C’est ce qui leur complique davantage la tache. C’est fort de ce constat que je pense qu’il faut un mode financement accessible aux paysans.
L’autre facteur; c’est que la région de Kolda qui a un potentiel agricole avec les barrages de l’Anambé et de Niandouba et surtout la présence du fleuve Casamance ne devait pas être confrontés à beaucoup de problèmes sur le plan de l’agriculture. Comme je l’ai souligné tout à l’heure, la région détient énormément de terres cultivables. Mais, encore une fois, nos paysans se meurent dans leurs souffrances quotidiennes. Ce qui est déplorable! Ils n’ont pas de repère pour mener à bien leurs activités quotidiennes. Il s’y ajoute également le problème de l’écoulement des produits. La région n’a pas d’usines de transformation de produits locaux d’une grande envergure ou encore d’une grande capacité. Que faire alors? C’est la question qui me taraude. Ce sont des facteurs bloquant qui décollage du secteur agricole dans la région de Kolda. La localité ne mérite point çà. Elle doit obtenir plus surtout pour son développement. Depuis son érection en région en 1984, c’est regrettable de voir que Kolda traîne toujours les pieds. Et, cela doit s’arrêter!
Abdoulaye Wandianga, citoyen koldois.
