Déclarations de patrimoine : « Aller au-delà (…) Lutter contre cette délinquance financière… »

Le 15 juillet 2020, en Conseil des ministres, le Président Macky Sall avait demandé à toutes les personnes assujetties à déclarer leur patrimoine avant le 31 août 2020, auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et corruption (OFNAC). Une demande qui fait suite à la publication des trois derniers rapports de l’Inspection générale d’État (IGE).

A cet effet, nous dit Sud Quotidien qui a contacté des sources dignes de foi, la quasi-totalité des ministres a déféré à cette injonction présidentielle. Toutefois, les services de Seynabou Ndiaye Diakhaté semblent être heurtés à un véritable casse tête, celui de la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux.

« Ça a accéléré la cadence…« 

Et d’après un membre de l’Office national de lutte contre la fraude et corruption (OFNAC), « avant la sommation du président de la République, le 15 juillet dernier, nous étions à 70 voire plus des membres du gouvernement à avoir déclaré leur patrimoine. Sa déclaration a créé une sorte d’électrochoc, de déclic. Ça a accéléré la cadence« . Ce dernier informe que la quasi-totalité des personnes assujetties à la déclaration de patrimoine l’ont fait avant la date butoir fixée au 31 août 2020 par le chef de l’État, à l’issue du conseil des ministres tenu le 15 juillet dernier.

Combattre le détournement des deniers…

« La plus grande bataille de l’Afrique et du Sénégal en particulier, réside dans les paradis fiscaux. Les fonds virtuels sont devenus plus importants que les fonds réels. Or, si nous voulons développer nos pays, il faut combattre les détournements des deniers publics, les aides qui sont renvoyées dans les paradis fiscaux. Ce sont des milliards de dollars. Par conséquent, je pense qu’on devrait aller au-delà de la déclaration de patrimoine… Il faut une collaboration de tous les pays du monde pour lutter contre cette délinquance financière« , selon les sources de nos confrères.

Les paradis fiscaux ciblés…

En effet, dans sa dernière version adoptée le 18 février 2020, les paradis fiscaux ciblés par l’Union européenne étaient au nombre de 12. Il s’agissait des Iles Fidji (Océanie), de Guam (Océanie, territoire des Etats-Unis), des Îles Caïmans (Caraïbes, territoire du Royaume-Uni), des Îles Vierges américaines (Caraïbes, territoire des Etats-Unis), d’Oman (péninsule arabique), Palaos (Océanie), de Panama (Amérique centrale), Samoa (Océanie), de Samoa américaines (Océanie, territoire des États-Unis), des Seychelles (océan indien), de Trinité-et-Tobago (Caraïbes) et de Vanuatu (Océanie).

Fausses déclarations et prête-noms…

« Il est possible qu’il y ait de fausses déclarations. Mais, ces dernières sont punies par la loi… Nous avons un département dédié à la déclaration de patrimoine. En cas de doute, l’OFNAC vérifie la déclaration à l’entrée en fonction et à la sortie. Elle apprécie aussi l’évolution du patrimoine et a compétence d’aller dans les banques, au niveau des impôts et domaines, pour procéder à la vérification. Mais toujours en toute confidentialité« , soulignent les mêmes sources qui précisent que pour les prête-noms, le même procédé sera aussi utilisé.

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