Affaire Aida Ndiongue : Lettre ouverte au Président Macky SALL

« Ô les croyants! Observez strictement la justice…  » « … Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice…  » (Coran 4/135).

Monsieur le Président de la République, père de la nation

Nous vous savons suffisamment sensible à l’injustice et à l’arbitraire pour nous donner le courage de solliciter votre générosité et votre esprit de justice pour mettre fin à ce qui nous semble être une injustice.

Nous avons choisi de sortir des sentiers escarpés de la justice pour emprunter celui de l’humanisme qui est d’ailleurs la finalité ultime de toute justice. Oui, Monsieur le Président, nous avons été témoin plusieurs fois de votre disponibilité sans faille à mettre fin à toutes les situations d’injustice depuis votre accession à la tête de ce pays.

Sachez, Monsieur le Président de la République que l’affaire Aïda NDIONGUE est aujourd’hui une épine dans le pied de tous les humanistes de ce pays et nous savons combien votre fibre humaniste l’emporte sur toute autre considération.

Aujourd’hui, nous ne nous adresserons pas au chef de l’État, mais plutôt au père de la nation que vous êtes et que vous incarnez avec générosité. Quand l’État ne peut pas départager les citoyens en conflit, c’est à la nation que ces derniers font appel. La fibre nationale nous unit aussi fortement que la sang unit les membres de la même famille. Nous savons certes l’intérêt presque sacré que vous accordez à l’indépendance de la justice. Mais la justice n’est pas le seul ressort pour rendre justice ; la justice n’est pas une science exacte ; la justice humaine n’est pas parfaite.

Monsieur le Président de la République, père de la nation, nous avons conscience que même à l’intérieur d’une même famille le père n’arrive pas toujours à contenter tout le monde. Nous savons combien vous êtes sollicité par tous ces sénégalais qui voient en vous leur secours ultime, leur dernier espoir pour rentrer dans leurs droits que des impasses ou lenteurs judiciaires leur ont accidentellement ou provisoirement ôtés.

Si l’humanisme veut dire posture de protection de la personne humaine dans ses droits, une attitude qui prône son développement, et son épanouissement intégral, il n’y a pas de justice qui soit en contradiction avec l’humanisme.

Vous qui l’avez connue, connaissez ses qualités morales ; qualités que son sens des affaires n’a jamais pu dénaturer. Cette dame de cœur, ardente talibé de Serigne Babacar Sy, dont l’engagement pour les droits de la femme est connu de tous est aujourd’hui une femme presque brisée, non dans sa dignité, parce qu’elle est profondément croyante, mais sa foi en la justesse de la justice humaine est en train de chanceler.

La nation est plus forte que l’État, ses ressorts sont plus subtils que le droit et la justice imparfaite des hommes. Alors Monsieur le Président, vous qui êtes connu pour votre allergie contre le l’injustice et la souffrance des femmes, savez quels leviers appuyer à cette fin.

Notre justice est faite par des hommes, elle fait ce qu’elle peut, mais elle ne peut prétendre à aucune perfection. Loin de nous l’idée d’arguer d’une quelconque erreur judiciaire, nous voulons simplement attirer votre attention sur une aporie judiciaire que ne peut être profitable ni à la communauté ni la citoyenne qu’est Madame Aïda NDIONGUE.

Excellence, parce que comme le dit Martin Luther King « une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier » et que ce qui arrive à Madame Aïda Ndiongue nous semble s’échapper de plus en plus des sentiers nobles et généreux de la justice, nous implorons votre humanisme. Nous savons que la justice a son temps et que la commisération est ennemie de la justice, mais la nature imparfaite de la justice humaine est une raison de ne pas tout confier à la justice judiciaire.

En tant que clé de voute des institutions, vous comprenez sans doute pourquoi nous nous n’avons plus d’autre recours que de compter sur votre esprit de dépassement, sur votre souci constant de rassembler les sénégalais autour de l’essentiel, de panser les blessures des uns et des autres. Au nom de la sainteté de ce mois béni de ramadan, mois de bénédiction et miséricorde, nous implorons votre grandeur d’âme pour mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré.

Monsieur le Président de la république, père de la nation, vous savez mieux que nous le rôle avant-gardiste que Madame Aïda Ndiongue a toujours joué dans la lutte contre la pauvreté. Une dame qui a aidé des particuliers, financé des projets de groupements féminins et des associations villageoises, devrait à notre avis, pourvoir compter sur votre esprit de dépassement. Vous qui n’avez cesse d’appeler à l’union des cœurs, à une synergie nationale pour libérer toutes les énergies positives susceptibles de contribuer à l’émergence, avez suffisamment de mansuétude pour mettre fin à cette impasse préjudiciable à une citoyenne.

Monsieur le Président, père de la nation, la justice n’exclut pas la mansuétude. Le grand penseur florentin, Machiavel, avait vu juste lorsqu’il affirma « Un acte de justice et de douceur a souvent plus de pouvoir sur le cœur des hommes que la violence et la barbarie ». Vous avez gagné le cœur de beaucoup de sénégalais en instituant la politique sociale parce que pour vous c’est une forme de justice. Nous sollicitons cette grandeur d’âme qui vous a valu une reconnaissance mondiale pour réhabiliter cette dame à qui beaucoup de sénégalais doivent gratitude pour ses nombreux actes de bienfaisance envers les démunis.

Monsieur le Président de la république, père de la nation, vous le savez, cela fait 3 ans que la Cour d’appel de Dakar a blanchi Mme Aïda Ndiongue avant d’ordonner à l’Etat de lui restituer ses biens et avoirs estimés à une dizaine de milliards Fcfa. Depuis l’ordonnance de non-lieu rendue par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), suivie d’une décision de la Cour d’appel demandant la restitution de ses biens et avoirs, Mme Aida Ndiongue peine à retrouver son patrimoine.

Renvoyée « arbitrairement » devant les cours et tribunaux, l’ex-sénatrice Mme Aida Ndiongue avait gagné l’ultime bataille de la guerre judiciaire qu’elle menait avec ses avocats contre l’Etat. Devant le Tribunal de Grande instance comme devant la Cour d’appel, elle avait été relaxée.

Mieux, ces deux juridictions avaient ordonné la restitution de ses biens et avoirs en se basant sur le fait que l’Etat n’avait subi aucun préjudice. Quant à la Cour Suprême, plus haute juridiction de notre pays, elle avait demandé à l’Etat de restituer les biens en espèces et en nature faisant l’objet d’une saisie et estimés à une dizaine de milliards CFA. Pour laver cet « affront », l’Etat était revenu à la charge pour tenter de faire basculer Mme Aida Ndiongue dans la mare de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Après plusieurs mois d’enquêtes et d’investigations, le Procureur spécial de cette redoutable Cour avait estimé que les charges retenues contre Mme Aida Ndiongue étaient trop faibles et légères pour mériter des poursuites. Joignant le geste à la parole, le juge d’instruction avait freiné l’action publique par une ordonnance de non-lieu ! A l’époque, les avocats de Mme Aida Ndiongue et les organisations des droits de l’homme avaient salué le courage et l’indépendance des magistrats de la Crei dans ce dossier.

Monsieur le Président de la république, père de la nation, ce n’est pas un rappel, c’était juste pour nous une façon de motiver cette requête que nous vous adressons. Nous reconnaissons la compétence louée de notre justice et connaissons l’indépendance d’esprit des magistrats qui rendent justice au nom du peuple. Il ne nous viendrait jamais à l’esprit de solliciter votre intervention sur ce dossier si cette justice avait tranché en défaveur de Madame Aïda Ndiongue. Mais comment se taire si les décisions de justices favorables à un citoyen sont sans cesse suspendus à on ne sait quelle requête ?

Monsieur le Président de la république, père de la nation, vos efforts pour le bien-être des populations s’accommoderait mal d’une justice qui marche au ralenti. Le monde des affaires ne souffre pas de vacances : empêcher Madame Aïda Ndiongue de vaquer à ses occupations et de reprendre sa place dans le circuit économique, c’est inhiber le courage d’entreprendre chez certains citoyens. La justice ne saurait servir le peuple si elle freine des champions dans le secteur privé.

Monsieur Le Président, père de la nation, vous qui tenez à la création d’emplois et à l’essor économique de notre pays, êtes à coup sûr sensible à notre appel. Il n’y a pas de force individuelle suffisamment puissante pour faire face à un État, voilà pourquoi la nation doit soutenir ses fils quand ils ne sont plus en mesure de faire valoir leurs droits.

On ne peut pas suspendre plus de quarante ans de vie active d’une femme d’affaires à des tergiversations que les citoyens ne comprennent plus aujourd’hui. Ce n’est pas au citoyen d’endurer un imbroglio judiciaire qui, sommes toutes, est imputable à la justice.

Monsieur le Président de la république, père la nation, clé de voûte des institutions, la justice de notre pays est en train, ce n’est peut-être pas une situation voulue, de porter préjudice à un citoyen.

Monsieur le président, Madame Aïda Ndiongue fait face à une machine judiciaire qui, vraisemblablement, s’est embourbée dans un tourbillon qui empêche toute visibilité. C’est au nom de la transparence que ce dossier a été constitué, c’est au nom de la justice et de la reddition des comptes que Madame Aïda Ndiongue a été attraite devant ces juridictions, mais aujourd’hui les suspicions pèsent lourdement sur ce motif.

Monsieur le Président de la république, vous qui avez été victime d’injustice dans le passé et qui avez reçu du peuple sénégalais la plus belle des compensations, êtes aujourd’hui le seul recours vers lequel on peut se tourner pour éviter qu’une injustice s’abatte arbitrairement sur cette dame qui a tant donné à ce pays. Ce n’est pas compréhensible qu’une citoyenne avec autant de services rendus à la communauté, subisse le supplice de tantale.

Une justice qui tâtonne est fatalement préjudiciable et aux citoyens et à l’État de droit. Le citoyen, quelle que soit sa position, a besoin de sentir que la nation est à ses côtés en cas de détresse ou en temps normal. La solidité d’une nation se mesure par sa capacité à se sublimer en dépassant les frictions, les situations a priori vouées à l’échec. Et la république qui est notre choix de gouvernance sociale est par excellence le creuset de lutte contre les inégalités. Aujourd’hui, la citoyenne Aida NDIONGUE a besoin de la république de son pays.

Voilà pourquoi Monsieur le Président, père de la nation sénégalaise, nous en appelons à votre magnanimité, mais avant tout à votre sens élevé de la justice et à votre souci constant d’appeler les Sénégalais à la concorde. Comment la concorde pourrait-elle être de mise dans une société où des citoyens ont une perception (erronée ou réelle) que la justice n’est pas toujours rendue au nom du peuple.

Encore une fois, Monsieur le Président, votre statut, votre parcours et votre bienveillance naturelle, constituent notre espoir de vous voir décanter une bonne fois pour toutes cette situation qui n’est ni verdict ni procès.
Pape Sadio THIAM

6 thoughts on “Affaire Aida Ndiongue : Lettre ouverte au Président Macky SALL

  1. Ass

    Aida ndiongue cette voleuse de marché fictif ndeysane daffeu diomi..on vous a toujours dit xaliss bou leww daffeu bakh ci domou Adama 

  2. Malick Diallo

    est aliou sall tu loublie cest le plus grand corronpus de lafrique de louest ou est mamour diallo le plus grand scro du senegal avec nos 94 milliards personne ne pipe mot ou vas ce pays la justuce est complicite il sont les mains liers francement macky sall nest un excemple cest sa la verutè il ma dèçue m9nsieur gouvernage vertueux mes demain la tombe inchalla ce president il fait du cinema il me fait honte ya combien de voleurs prateger part monsieur macky sall des gens prix en flat grand dèlit

  3. Malick Diallo

    largent du peuple le bien male aquis ne ce prifite jamain vous politiciens vous avez detruient ce peuple de 1960 a maintenant ces les vole ces sales politiciens senrrèchissent sur le dos des senegalais leurs place ces lenfer je vous jure le fils de senghor qui est aux etats unie il.nius devrais de largent estce que il a pays rien dit tout le senegal est un etat tres indisciplinè lafricain ne merite sont indèpendance le general degaul lavait dit aux porteurs de plancarde voila les resultats nos enfants prennent les pirgues pour chercher une avenire les meilleurs lafrique le senegal sont male construent

  4. jhonesene

    aujourd’hui si j’entend certain parler c’est comme si ils vient dans d’autre planète aujourd’hui nous somme dans un état démocratique laisser la justice fait son travail.en plus cette période n’est bon pour parler de la politique . nous somme dans un combat que nous devons gagner.

  5. Malick Diallo

    un etat democratique tu me fait rire demain cest la tombe inchalla noublier pas les interogatoires du bon createur ne jamain envier ces sales politiciens des buveurs de sangs

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