Karim et Khalifa : « Ces condamnations politiques » (Fatou Sow Sarr)

Fatou Sarr Sow, Professeure, Maître de conférence à l’Ifan, a fait lecture de la dimension politique des retrouvailles Wade-Macky et les résultats des tractations concernant et Karim Wade et Khalifa Sall. Morceaux choisis dans ‘Objection » sur Sud Fm.
Massilikul Jinan, un défi

C’est qui est important pour elle, c’est de faire en sorte de consolider cet acquis et de ne pas faire un retour en arrière. Massilikul Jinan n’est pas un aboutissement, c’est un défi. « La logique politique veut que ces hommes acceptent que chacun lâche du lest. Ils sont en train de lâcher du lest . L’objectif, c’est finalement, pour le président Abdoulaye Wade, que son fils retrouve ses droits politiques, idem pour Khalifa Sall ».

Karim Wade
« Karim Wade est le seul à être traduit devant la Crei, jusqu’au bout du processus, sur les 25 qui étaient identifiés. Cela dit à suffisance que c’était un procès politique. Pour les Sénégalais, il est très difficile de croire en ces résultats, parce qu’il n’a pas été condamné pour détournement de fonds publics, mais on l’a accusé de n’avoir pas justifié d’où venait sa fortune. Une fortune qu’il a même contestée, parce que la plupart des choses qu’on lui attribuait appartenaient à son ami d’enfance, Bourgi. Il y a eu des condamnations politiques, la justice peut être manipulée ».
Khalifa Sall
« C’est ce qui se passe aussi du côté de Khalifa Sall. Même s’il y a eu faute de gestion, selon les rapports tels qu’on les a présentés, l’Inspection générale d’Etat ne l ’a pas condamné. Au contraire, il a été félicité pour sa gestion. Mais, ils ont fait des recommandations pour que des pratiques qui datent de Mathusalem, depuis le premier maire de Dakar, soient revisitées » .

Ce qui fait dire à la Professeure que la chasse à la sorcière que Macky Sall a entamée pendant son premier mandat, n’a pas donné de résultats, elle n’a pas rempli non plus les caisses de l’Etat.

Isolement

Les Sénégalais ont vécu l’isolement de Karim Wade et de Khalifa Sall, comme « une volonté politique d’écarter des adversaires politiques. Or, avance-t-elle, il s’agit aujourd’hui de remettre à chacun ses droits politiques pour qu’ils partent à égalité et que les Sénégalais choisissent celui en qui ils ont confiance ». 
Une justice aux ordres
« Il faut arrêter le processus d’emprisonnement, ça ne sert à rien, mais on peut trouver des mécanismes parallèles, jusqu’à ce que que l’on ait une justice qui ne soit pas perçue comme une justice aux ordres. Depuis que le Sénégal est là, la justice n’est pas perçue comme une justice équitable. Chaque fois qu’il y a eu des contradictions politiques entre le détenteur du pouvoir et les autres, cela s’est passé par des rapports de force en faveur de celui qui est au pouvoir. Il faut mettre fin à cela ».

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