Lettre ouverte à Abdoulaye Wade, le Grand-Père de la nation (Par Yacine Dieng)

LETTRE A MAÎTRE ABDOULAYE WADE

Cher Me Abdoulaye Wade, le Grand-Père de la nation

Alors que les débats font rage dans le landerneau politique sénégalais sur la question de l’avenir de l’opposition ainsi que la problématique des moyens et stratégies réels pour peser sur le pouvoir politique, la trouvaille toute pensée est le boycott de la prochaine élection présidentielle pour la juste raison que la participation ne servirait qu’à donner une façade faussement démocratique à un scrutin fermé d’avance au profit du candidat sortant Macky Sall. Est-ce pour autant la bonne des stratégies ? Les leaders de l’opposition ne gagneraient-ils pas mieux d’en appeler à une forte participation aux joutes électorales afin de réussir ce rendez-vous de l’histoire ?

D’un œil candide, il semblerait que cette stratégie ne soit pas une nouveauté et a, sans aucun doute, été maintes fois proposée dans le passé avec les résultats mitigés que l’on connait eu égard à la savante technique du verre à moitié plein pour certain et du verre à moitié vide pour d’autres.

Face à cette cacophonie ambiante les uns et les autres se perdent à des conjectures plus que douteuses alors que la question fondamentale est de savoir si l’on parle réellement de boycott ou plutôt de suspension et voir même d’annulation de la prochaine élection présidentielle ?

En pratique, le boycott ne se limite qu’à l’abstention et/ou au vote blanc tandis que l’idée de suspension demeure invraisemblable. Quelles en seraient donc les causes de force majeure ?
Il faut dire que le boycott risque de nous mener à l’instabilité, à l’incertitude, aux dérives de tous genres, aux querelles partisanes, et voir même à une période transitoire, alors que la situation de notre pays demande plus de clairvoyance. Comment sortir de cette anomie politique et citoyenne ?

À moins de repenser une autre stratégie pour aller à la présidentielle, c’est la voie libre à une réélection du candidat du régime dès le premier tour. Ce dernier se trouve assurément au moment où il est le plus faible dans les intentions de votes, mais il puise sa force dans l’affaiblissement, les erreurs et le manque de cohésion et de cohérence de l’opposition. C’est ce qui lui donne de l’oxygène. Arrêtons donc de lui en donner à satiété. Boycotter les prochaines élections présidentielles, c’est opter dangereusement pour la politique de la chaise vide et nous savons trop bien qu’en Afrique, ce choix aventureux ne fera que desservir les populations laissées pour compte. Sachant que cette stratégie du boycott s’appuie en partie sur le constat d’une crise de la démocratie représentative, ne serait-il pas logique d’aller plus loin en remettant en cause le principe même d’une telle stratégie?

Maître Wade, le visionnaire, le bâtisseur

Ce dont le Sénégal a besoin à l’heure actuelle, ce n’est point d’un boycott mais plutôt d’une alternative définitive et d’un État de droit. Le peuple sénégalais a son destin en main et sait ce qu’il doit faire, à savoir voter et voter massivement . Partout le pouvoir du peuple uni est rappelé et revendiqué. Face à des partis politiques qui ne représentent plus qu’eux-mêmes depuis fort longtemps, les sénégalaises et les sénégalais ont eu du temps depuis pour apprécier la qualité et la sincérité de cette opposition ambigüe ainsi que ses vétérans politiques qui la compose.

Le peuple sénégalais dans son ensemble ne se reconnait plus en eux car depuis des décennies, au niveau panafricain ou au niveau national, le jeu de ces élites semble clairement de vouloir déposséder les citoyennes et citoyens de leur pouvoir de définir le destin de leur nation afin de consolider et de pérenniser leurs acquis et privilèges au détriment de l’intérêt général. Face à cet état de fait, ne serait-il pas bon, dans ce cas, de mettre de côté nos différences et de mutualiser nos forces et nos idées, nos moyens et notre expérience, pour créer cet autre monde dont nous rêvons tous en faisant le choix du candidat le plus à même de redonner un sens à la souveraineté populaire, d’œuvrer à la transformation de l’organisation politique et sociale, qui redonneraient à chacun d’entre nous les moyens d’une existence décente et une prise sur notre destin collectif, à savoir Ousmane Sonko, le candidat de l’espoir et du changement?

Comme en témoigne à suffisance la ferveur des mouvements populaires spontanés observés ça et là durant ses meetings et ses apparitions tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur des frontières nationales, au sein de la diaspora. Il est le seul candidat de l’opposition en phase avec ce peuple qui crie à hue et à dia Changement . L’homme : son parcours, , ses valeurs, sa vision continuent de séduire les forces vives de la nation et ces dernières se reconnaissent aisément en lui comme en témoigne l’engagement sans faille, la détermination, l’engouement qu’il suscite autant dans la participation citoyenne à sa plateforme politique que dans la contribution participative pour financer sa campagne électorale. ( 65 millions collectes ).

En réalité , Ousmane Sonko représente à leurs yeux, une démocratie sûre, une gestion transparente fondée sur l’éthique et les valeurs, le nationalisme et le Patriotisme .Avec ce nouveau type d’homme politique, défendre l’idée démocratique, c’est s’attaquer à toutes les formes de pouvoir qui nous dépossèdent de notre capacité à décider ensemble, à la base, des formes d’organisation sociale, des modes de production, du style de vie que nous voulons. Tenter de la pratiquer dans nos luttes, c’est faire l’apprentissage de la réflexion collective et des moyens de parvenir à des décisions collectives sur tout ce qui nous concerne. Peut-on faire fi des mouvements populaires spontanés grandissants autour de sa candidature?

Maître Abdoulaye Wade, peu ou prou, ce candidat atypique qu’est Ousmane Sonko ne vous rappelle-t-il pas ce leader politique charismatique qui en 1978, 1983, 1988, 1993, et 2000 s’est présenté aux élections présidentielles contre toute attente? Nous reconnaissons tous ce qu’a consentis l’homme d’état que vous êtes, icône du franc parler pour la promotion de la femme et de la jeunesse dans notre pays, un panafricain , patriote reconnu mondialement .

Vous resterez l’illustre président de la république dans l’histoire du Sénégal à avoir donné une véritable place à cette frange de la population tant sur la scène politique et institutionnelle malgré l’amnésie et l’ingratitude de certains et nous osons espérer que vous contribuerez à côté de Ousmane Sonko à l’émergence du nouveau type de leadership sénégalais qu’incarne Ousmane Sonko car la valeur n’attend point le nombre des années. Face a l obsession d’un deuxième mandat du candidat du régime, l’espoir d’alternance de démocratie et d’un État de droit est le vote utile en faveur du candidat du Pastef.

Nous vous demandons solennellement, pour la postérité dans laquelle votre image politique trône au dessus de tous les chefs d’États sénégalais, de donner votre voix a la jeunesse. Nous ne doutons point de votre foi pour ces acteurs, ces bâtisseurs solides du changement : « Dis moi quelle jeunesse tu as, je te dirai quel peuple tu seras. »

Ces propos de l’homme de vision que vous êtes, ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Cette nouvelle génération de jeunes sénégalais dont Ousmane Sonko est l’incarnation achevée ne saurait être celle que l’on on taxe « d’insulteur » ou « malsaine ».

Yacine Dieng
Citoyenne