Des commerçants du marché ‘’Sandika de Pikine’’ ont salué, mardi, le projet de modernisation de cette infrastructure, craignant toutefois que certains vendeurs ne soient laissés en rade, si un problème d’espace venait à se poser après sa reconstruction.
Lors de l’inauguration du stade Alassane-Djigo de Pikine, le chef de l’Etat, Macky Sall, avait promis de doter cette ville d’« un marché aux fruits moderne« , en lieu et place de l’actuel centre commercial de produits fruitiers, communément appelé « Sandika’’.
C’est dans ce cadre que le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Abdoulaye Diouf Sarr, a effectué une visite au marché ‘’Sandika’’, évoque l’agence de presse sénégalaise.
Au terme de la visite, les commerçants, à l’instar de Modou Diop, ont salué le projet de modernisation de leur marché. Ils redoutent néanmoins qu’un problème d’espace ne se pose une fois la construction terminée.
Assis au milieu de son étal composé de melons, de clémantines, de pastèques et d’autres produits, Modou apprécie positivement l’idée de moderniser le marché. ‘’S’il est réalisé comme prévu, ce sera une très bonne chose’’, confie-t-il. Selon lui, en saison des pluies, il est difficile, pour les occupants, d’exercer correctement leurs activités. Après 30 ans d’activité dans ce marché, il dit avoir été témoin de l’insécurité et des inondations auxquelles le marché a parfois dû faire face.
‘’Il était très difficile, même en pleine journée, de circuler dans le marché’’, rappelle-t-il. Au début réticent à se prononcer sur le sujet, Modou Diop explique que les occupants craignent qu’une fois le marché reconstruit, ‘’les pauvres ne puissent pas en profiter’’. ‘’Il y a beaucoup de gens ici, et chacun voudra un magasin. Et il ne sera pas possible d’installer tout le monde’’, craint-il.
Non loin de là, Pape Mbaye estime que le plus important est que le marché soit rendu à ses actuels occupants, comme le chef de l’Etat l’avait annoncé, afin qu’ils puissent continuer à exercer leur commerce.
‘’Pour nous, un marché moderne est à saluer, mais ils devront d’abord nous recenser puis nous loger quelque part avant le démarrage des travaux’’, déclare-t-il, tout en arrangeant ses paniers remplis de jujubes.
Même son de cloche chez son ami Mass Fall qui, lui aussi, invite les autorités à remettre le marché, une fois reconstruit, aux commerçants à des coûts abordables.
‘’Nous ne pouvons pas refuser ce projet. Cela fait plus de 20 ans que, chaque année, je viens à Sandika. Et, à l’approche de la saison des pluies, je retourne au village cultiver. Au début, le marché était moins dégradé qu’actuellement’’, affirme-t-il.
Fatoumata, une commerçante d’un âge avancé qui quitte tous les jours Sangalkam (30 km de Dakar), se félicite du projet. Elle y voit une chance pour elle et ses camarades, de disposer enfin un jour d’un magasin ou d’un étal pour vendre les mangues et d’autres fruits encore.
‘’Nous n’avons que ce marché pour gagner notre vie. Nous habitons Sangalkam et nous venons ici tous les jours acheter et vendre. Mais nous n’avons ni magasin ni étal. Nous souhaitons en disposer dans le marché qui sera construit’’, déclare cette femme qui totalise 25 ans de présence dans ce marché.
Guissé Cissé et sa sœur qui ont moins duré à « Sandika », se disent réconfortées par ce projet de marché moderne.
‘’En saison des pluies, ici c’est très sale et on éprouve beaucoup de difficultés à travailler’’, avance Guissé Cissé, qui aide sa grande-sœur à poursuivre le commerce hérité de leur mère, décédée il y a de cela quelques années.