Rappel: il y a 16 ans Laurent Desiré Kabila a été tué!

C’était il y a 16 ans ans. Un « kadogo » du nom de Rachidi, un simple soldat, se dirige vers Laurent-Désiré Kabila, dégaine et tire.

Peu avant 14 heures, un jeune soldat de la garde, selon nos informations, un caporal du nom de Rachidi – arrive et demande à aller « présenter ses civilités » au président. En d’autres termes, il veut aller saluer Kabila. Ailleurs, pareille chose est peut-être impensable. Ici, comme dans beaucoup d’autres pays africains, n’importe quel quidam peut pénétrer dans le bureau présidentiel, pour peu qu’il compte des amis ou des parents au sein de la garde ou du protocole.

« C’était un vrai foutoir autour de Kabila, raconte ainsi Jean-Claude Vuemba, qui préside le Mouvement du peuple congolais, un parti d’opposition. On y entre et on en sort comme on veut. Les conseillers, les ministres, voire de simples plantons, entrent à leur guise, interrompent de manière tonitruante les audiences pour faire parapher des documents, pour annoncer un autre visiteur ou, simplement, pour saluer le maître des lieux. »

Les soldats de faction devant le bureau présidentiel laissent donc Rachidi, un kadogo, un simple soldat de base, pénétrer dans le saint des saints. Il se dirige calmement vers Kabila, en pleine conversation avec son conseiller, dégaine son arme et lui tire dessus. Le chef de l’État s’écroule, atteint au cou et au bas-ventre. Mota se met à hurler pour rameuter la garde. L’aide de camp (qui est, en même temps, le chef d’état-major particulier du président), le colonel Eddy Kapend, un « Katangais » formé en Angola, et quelques soldats font irruption dans le bureau. Ils découvrent le président allongé par terre, « en plein délire » et se vidant de son sang. À ses côtés, accroupi, le conseiller économique essaie de le soulager par un massage.

Le caporal Rachidi tente de s’enfuir. Il est aussitôt abattu par la garde. Selon une indiscrétion, ce jeune soldat semble avoir mal vécu l’exécution pour «  indiscipline », quelques jours plus tôt, d’un de ses meilleurs amis, kadogo comme lui. « C’est un soldat originaire du Kivu [flanc oriental du pays occupé par les troupes rwandaises et ougandaises] qui a tiré sur le président », explique pour sa part au téléphone le ministre de la Communication, Dominique Sakombi, en affirmant tout ignorer de la personnalité et des motivations de l’auteur de l’attentat.

(Avec Jeuneafrique)

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