Couloirs mal famés, salles de soins et de repos chauds comme un chaudron qui heurte les sensibilités des malades et de leurs accompagnants, c’est le constat amère de nos confrères du journal l’Obs, concernant la structure sanitaire Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh. Depuis un certain temps, l’hôpital se trouve confronté à des problèmes profonds.
« C’est le médecin radiologue. Il y travaille comme prestataire. Puisqu’il est à l’hôpital de Grand-Yoff de Dakar, il vient à Tivaouane une à deux fois par semaine« , confie un technicien de laboratoire à nos confrères. De ce fait, les patients sont obligés de patienter une semaine après pour le revoir lire et interpréter les clichés des radios. Sans compter la forte odeur éthérée que dégagent les chambres d’hospitalisation du service chirurgie. La chaleur y est invivable malgré les ventilateurs installés. Les patients souffrent, car l’odeur nauséabonde pollue l’atmosphère.
« La nuit, ils dorment à la belle étoile dans cet hôpital où il fait sombre et donne l’impression d’un cantonnement militaire« , déplore-t-on dans la structure. Et depuis la mutation du centre de santé en hôpital, en 2011, les cabines d’hospitalisation construites non loin du service des urgences n’auraient jamais servi. Et les climatiseurs qui étaient destinés à ces cabines d’hospitalisation ont finalement été installés dans les salles de garde des infirmiers.
Une situation qui a fait sortir de ses gonds les travailleurs qui n’ont pas manqué d’aller se plaindre auprès des guides religieux comme Serigne Moustapha Sy, fils de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, et Moustapha Sy, fils de Serigne Mbaye Sy Mansour. Les patients et le personnel prennent leur mal en patience.
Avec un budget annuel estimé à 400 millions de FCfa, dont une subvention de 75 millions par an, émanant de l’Etat, et une masse salariale s’élevant à 32 millions de FCfa, les agents de santé n’ont aucune visibilité sur la traçabilité de la gestion des ressources financières. Selon nos confrères, le directeur de l’hôpital gère personnellement les finances avec son agent comptable particulier. Aucune traçabilité sur le matériel livré à la structure sanitaire et c’est le directeur, lui même qui gère les mobiliers de bureaux, les matériels de donation, les chaises, les tables, le matériel médical entre autres… Mais aussi les dons que reçoit l’hôpital.
Et ce, sous le regard impuissant du comptable des matières.