Le Bureau conjoint des Nations unies a publié ce vendredi 21 octobre, un rapport sur les violences de septembre dernier au Congo. Il y est fait état de 422 violations des droits de l’homme et de 53 décès au cours des violentes répressions de manifestants. Un rapport accablant pour le régime congolais.
En outre, 422 cas de violations des droits de l’homme par des agents étatiques ont été répertoriés, 143 personnes ont été blessées et 299 autres sont illégalement maintenues en détention. Un bilan qui pourrait s’alourdir selon les enquêteurs, étant donné que certains témoignages sont en cours de confirmation. En outre, les enquêteurs onusiens ont dénoncé de nombreuses entraves au bon déroulement des enquêtes de la part des agents de l’administration, qui ont, entre autres, empêché les envoyés des Nations unies de consulter les registres des hôpitaux.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Cette crise est exacerbée par l’incapacité des autorités (selon les détracteurs du chef de l’État) à organiser l’élection présidentielle avant la fin de l’année 2016.
Les 19 et 20 septembre, au moins 53 personnes, (49 civils et 4 policiers), ont été tuées, selon l’ONU, lors d’une manifestation pro-démocratie. C’était sur l’initiative d’une large coalition d’opposition, le « Rassemblement », constitué autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi à trois mois de la fin du mandat de M. Kabila pour lui signifier son « préavis » et exiger son départ le 20 décembre prochain. Le mardi 18 septembre à Kinshasa, la majorité au pouvoir et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord reportant à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année. Cet accord a immédiatement été rejeté par le « Rassemblement ».