«Jubanti Sénégal» dément le directeur de la Daf et fait des révélations sur Iris Technologies

Le président de  »Jubanti Sénégal n’est pas du tout satisfait de la réponse du directeur de l’automatisation du fichier (Daf) qui a justifié, hier jeudi sur la Rfm, l’attribution du marché de gré à gré de 50 milliards de F Cfa des cartes d’identité biométriques à Iris Technologies, « épinglée par la Cour des Comptes pour fautes graves, marché irrégulier et non-respect du cahier ». Mout Bane, dans le communiqué envoyé à Senego, maintient ses accusations et annonce d’autres révélations. Aussi demande-t-il plus de transparence dans la gestion des ressources publiques?
« Pour justifier ces entorses au Code des marchés publics et aux principes de bonne gouvernance, entame M. Bane, Ibrahima Diallo dira ceci sur la Rfm: «L’entente directe est un dispositif légal qui est prévu par le Code des marchés. Nous aurions pu parfaitement faire un appel d’offres pour octroyer ce marché, mais le temps qui nous été imparti pour réaliser cette carte qui allait servir pour les élections législatives prochaines qui auront lieu dans moins d’un an, ne nous permet pas de le faire, compte tenu des délais de procédure. Nous avions plus de 20 offres spontanées. Iris n’est pas la seule société qui peut faire ce travail, mais pour mettre en concurrence tous ceux qui pourraient le faire, le temps nous aurait manqué».
« Ces explications ne correspondent pas à la réalité des faits. La vérité c’est qu’ils ont taillé une robe sur mesure pour la société malaisienne. Qu’est ce qui explique cette générosité suspecte ? », s’interroge  M. Bane. Qui est d’avis également que « l’Appel d’offres était bien possible de mars à octobre 2016 ». 
« Mieux, argue-t-il, le Chef de l’Etat, le ministre de l’Intérieur et Ibrahima Diallo savaient depuis longtemps que les nouvelles cartes d’identité allaient être lancées. Pourquoi lors de la prolongation des anciennes CIN par le Président, ils n’avaient pas lancé l’appel d’offres pour les nouvelles cartes d’identité? »
 « On se rappelle, la durée de validité des cartes nationales d’identité numérisées a  été prolongée jusqu’en fin 2016  par le décret n°2016-299 portant extension de l’exigibilité des cartes nationales d’identité. Mieux, le 04 mars 2016, les députés ont voté à l’unanimité, le projet de loi instituant une carte d’identité biométrique de la Cedeao. Deux mois après, c’est-à-dire en mai 2016, le marché a été approuvé par le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo pour être lancé par le chef de l’Etat 07 mois après, 04 octobre 2016. En vérité, les autorités avaient assez de temps (07 mois) pour lancer un appel d’offres international ouvert. D’autant plus que Monsieur Diallo a reconnu qu’il y avait déjà 20 offres spontanées sur la table », argumente le président de  »Jubanti Sénégal.
A l’annonce du passage des cartes d’identité nationales à celles de la Cedeao, poursuit-il, « une société sud-africaine, Bytes technologies, spécialisée dans les solutions informatiques, a manifesté son intérêt par courriel, pour être prise en compte dans l’appel d’offres du ministère.  La lettre envoyée par e-mail, le 26 mai dernier, informe une source, est bien partie, mais la secrétaire du ministre n’en a pas formellement accusé réception. C’est le lendemain de sa manifestation d’intérêt, le 27 mai, que le groupe malaisien, Iris Corporation Berhad (Iris Corp. Bhd), a reçu l’approbation du ministère de l’Intérieur sénégalais, après être entré en contact, depuis le 2 mai».
« Le Gouvernement du Sénégal, par l’entremise du ministre de l’Intérieur, a signé un contrat avec Iris corporation Berhad, société de droit malaisien. Ce contrat, objet du marché n° F/085/FM pour l’établissement des passeports numérisés a été signé le 03 septembre 2007, avec un avis favorable de la Commission nationale des Contrats de l’Administration (Cnca) du 18 septembre 2007. Le marché a été approuvé par le Premier ministre  Macky Sall le 28 septembre 2007 et enregistré le 1er octobre 2007. Le montant de ce marché s’élève à 118.072.260.000 FCFA sur 20 ans et équivaut à une moyenne annuelle 5.903.613.000 FCFA. La production attendue de ce contrat représente 10 millions de passeports électroniques sur toute la durée du projet, soit 500 000 passeports par an, au taux unitaire de 11.807 FCFA. «Cependant, ce nombre annuel est largement surestimé», dit la Cour des Comptes qui ajoute que «les statistiques montrent que, de 2004 à 2007, la production totale cumulée était de 416.604 passeports. Donc, celle-ci reste inférieure au nombre annuel de passeports fixé dans le contrat note la Cour des Comptes» », révèle M. Bane.
Selon M. Bane, le système des passeports électroniques (Spe) a démarré en décembre 2007. Il a permis de simplifier les procédures de délivrance des titres de voyage et de mettre fin aux longues files d’attente souvent observées à la Dpetv. La déconcentration a permis de créer, au niveau national, six centres à savoir Guédiawaye, Touba, Tivaouane, Saint Louis, Ziguinchor et Kaolack. Concernant les travaux relatifs à ces différents centres, ils ont été confiés à un prestataire par l’ancien Directeur du Budget et des Matériels du ministère de l’Intérieur, Monsieur Ibrahima Diallo devenu aujourd’hui Directeur de l’automatisation du fichier.  A propos de la réalisation de ces centres, la Cour des Comptes a relevé de  graves manquements.
«Les opérations ont été liquidées et réglées sur la base de fausses certifications. Pour ces raisons, il n’est pas surprenant de constater que les centres de Matam et Tambacounda, prévus par le «Document de Travail», n’ont pas vu le jour alors que leur situation frontalière fait de leur création une exigence de premier ordre. Les dispositions du contrat signé avec IRIS ont prévu l’ouverture de centres de production de passeports à l’extérieur. Quatre (4) centres sont mis en place : Paris, Milan, Madrid et New York. Les centres de Djeddah, Bamako, Abidjan et Libreville, prévus dans le contrat, n’étaient pas encore ouverts. Cette situation constitue un manque à gagner pour l’Etat du Sénégal dans la mesure où le nombre de passeports à produire chaque année est loin d’être atteint», note la Cour des Comptes dans son rapport de 2009.
Mouth Bane, en dernière analyse, réclame « plus de transparence dans la gestion des ressources publiques pour être en phase avec les principes de bonne gouvernance et de gestion sobre et vertueuse. Il est inadmissible que les autorités, après avoir pris connaissance de ce rapport de la Cour des comptes, continuer de travailler avec Iris ».

4 thoughts on “«Jubanti Sénégal» dément le directeur de la Daf et fait des révélations sur Iris Technologies

  1. bour niane

    Vraiment c’est gens la j’ai pitié d’eux allez travailler té bayi wax. Politique c’est pas un métier vous voulez succè l’argent du peuple. Haaaaaaaaaaaaa aller travailler et être digne. A votre entendeur salut

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