Notre contribution de ce jour concerne deux questions qui font les choux gras de la presse nationale : le cas Ousmane Sonko et les résultats de l’élection des membres du Hcct.
Dans le cas Sonko et pour faire simple, ce garçon a fait une offre purement politicienne : son statut de fonctionnaire contre un positionnement sur l’échiquier politique car il a senti que l’opposition classique au pouvoir était inexistant : du Pds au Rewmi, aucun ténor ne faisait plus le poids devant le bilan du Président Sall ! Alors pour émerger, Sonko a décidé de faire du bruit et rien que du bruit et comme une frange de notre presse est paresseuse car ne recoupant plus les infos balancées par la classe politique, alors ce garçon aura réalisé le record estival de l’Ibm. A ce jour, au-delà du verbe et de la parole dans son bavardage, Sonko n’a produit aucune preuve de ses allégations.
Nous sommes d’accord avec la révocation de Sonko qui est une chose normale et banale dans un Etat qui se respecte où le fonctionnaire doit se comporter de manière intègre et désintéressée, en toute conscience et avec loyauté. Cela n’est pas le cas de Sonko qui aura placé son aura politicien au-des sus de son statut.
Il convient de préciser que le fonctionnaire doit manifester, à l’égard du pouvoir politique, sa loyauté, parce que ce pouvoir, d’essence démocratique, est investi par la Constitution de la mission de déterminer et conduire la politique de la Nation et qu’il dispose, à cette fin, de l’administration. Il devient donc inconcevable que le fonctionnaire puisse défier impunément l’autorité publique. Le Fonctionnaire se doit de servir de manière impartiale, de mettre loyalement sa compétence technique au service des projets, quels qu’ils soient, portés par l’autorité politique. Il doit aussi être une force de proposition et d’impulsion des politiques menées. Cela n’est toutefois possible que si le lien entre l’autorité et ses services n’est pas coupé. Un haut fonctionnaire qui décide de s’opposer a u pouvoir doit démissionner sous peine de désobéir !
Rappelons que l’obéissance du fonctionnaire est à la fois obéissance à la loi et obéissance à sa hiérarchie. Cette obéissance se vit dans le cadre du principe de loyauté du fonctionnaire, qui est seul à même de procurer la confiance indispensable à tout travail en équipe. L’expression des fonctionnaires dans l’espace public pose d’autres questions et à la lumière de la jurisprudence disponible, il est généralement admis que les fonctionnaires et, plus encore, les hauts fonctionnaires doivent s’exprimer publiquement avec retenue. Plus généralement, ils doivent faire preuve de prudence en ce qui concerne toute expression qui pourrait être médiatisée – ce qui, avec le développement d’Internet, conduit à devoir redoubler de précaution. Ils doivent en outre évidemment s’abstenir, en particulier les hauts fonctionnaires, de critiquer, même indirectement, la politique qu’ils sont chargés, ès qualités, de mettre en œuvre.
Donc en se mettant dans une position de défiance vis-à-vis de l’autorité, Sonko a une parfaite conscience de ce qu’il a fait : un calcul froid entre sa carrière de politicien et celle de haut fonctionnaire. Il cherche à se positionner par rapport aux législatives de 2017 et partant, l’élection présidentielle de 2019. Il part handicapé par le mensonge et la calomnie. Ce qui est par contre curieux, c’est l’attitude des autres opposants qui s’accrochent à Sonko pour exister et se faire entendre !
Second grand « Ibm », l’élection des membres du Hcct, notamment les résultats de Dakar et de Ziguinchor : Benno Bokk Yakaar a diminué le poids politique de Baldé et de Sall, c’est l’Ibm qui doit prévaloir et non le contraire. Pourquoi diantre accepter que la presse véhicule une raclée du camp présidentiel alors l’opposition aura fortement reculé dans ces deux cas ? Pourquoi ne pas valoriser les victoires de Kébémer, Touba, Mbacké, Dagana, Bambey ?
En effet, les résultats de cette élection ont prouvé à souhait la force de frappe de la coalition gouvernementale car le décompte provisoire donne 70 sièges à la coalition Benno Bokk Yakaar suivie de très loin par celle de And Taxawu Dakar de Khalifa Sall avec 3 sièges, suivie par les 6 coalitions Fedes les verts, Gor Ca Wax Ja, l’Ucs, Pjd, Alternative patriotique et la Rsd avec respectivement un siège chacune.
Cette information est le bon « Ibm » mais guère la victoire dévalorisée de Khalifa Sall à Dakar car sa coalition a reculé, de même que le parti de Baldé. Il faut faire comprendre à l’opinion que l’opposition a subi une raclée et cela est la triste vérité qui est en train d’être réduite et anéantie par les résultats de Dakar et de Ziguinchor.
Tidiane Kounta,
Coordonnateur Adjoint du Mouvement « République & Emergence »