Arrivée en Azerbaïdjan, dans le club de Bakou en provenance de Thaïlande il y a un peu plus d’un an, Fatou Diouck, la capitaine de l’équipe nationale de volleyball du Sénégal a découvert la Super League, première division du championnat azerbaïdjanais de volley. A 30 ans, cette femme forte qui rêve tant de porter le flambeau de son pays dans le sport dans lequel elle évolue, nous a confié les maux qui gangrènent le volleyball sénégalais avec désolation. Elle revient également sur les prestations de son club en ce début de saison. Entretien…
Senego : Où se situent vos performances actuellement en club ?
Fatou Diouck : En ligue des champions, on est à un bilan d’une victoire et une défaite. Ceci dit, la semaine prochaine on se rend en Russie. En championnat local, on en est à deux défaites et deux victoires. Ces performances moyennes sont dues au fait que nous avons démarré assez tardivement la préparation même si dans le classement tout n’est pas si alarmant, on occupe le juste milieu, nous sommes en effet classées 3e sur 6 équipes.
Qu’est-ce qui vous a fait aimer le volley-ball ?
C’est tout simplement par hasard que je suis arrivée au volley mais je n’ai pas de regrets aujourd’hui, bien au contraire, j’adore le volleyball !
Venons-en aux performances de l’équipe nationale du Sénégal, vous qui en êtes la capitaine, comment se portent les lionnes du volley ?
On a fait un bon championnat d’Afrique. Nous avons réalisé l’une des plus belles performances du Sénégal dans cette compétition en terminant 4e (4e fois d’affilée que les Lionnes en arrivent à ce stade après 2009, 2011 et 2013) . Mais lors des jeux africains, nous n’avons hélas pas réussi à faire le même exploit, voire le dépasser…
Et qu’est-ce qui, selon vous, n’a pas marché aux jeux africains ?
On ne s’est pas préparé. D’ailleurs, je n’y étais pas, je n’ai pas participé à la compétition à cause de ça, car je trouve que ce n’est pas normal d’aller en compétition sans être préparé au préalable…
Justement, en tant que capitaine, ne pensez-vous pas que c’était à vous de donner l’exemple ?
Je suis professionnelle et je ne peux pas me permettre d’aller en compétition sans préparation. Toute l’équipe était sur place espérant avoir une bonne préparation mais nous n’avons rien vu venir. Donc j’ai pris mes responsabilités. On ne peut pas combattre sans armes !
Quelle est la prochaine échéance qui attend l’équipe nationale ?
Les qualifications en Janvier ou Février pour les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro (Brésil) 2016…
Et est-ce que le niveau déploré tantôt a été pris en compte par les autorités afin de vous permettre de mieux aborder ces phases qualificatives ?
Je ne pense pas ou je ne le sens pas. Le volley au Sénégal, c’est compliqué…
A vous entendre parler (ou à vous lire), on croirait que votre aventure avec les lionnes court à sa fin, du fait d’un manque de motivations à votre niveau…
À chaque fois que je reviens de compétition, je me pose beaucoup de questions et sans réponses encourageantes. J’adore le Sénégal et j’adore le volley, mais c’est compliqué de trouver la motivation quand le sport n’est pas très populaire et que tu ne sens pas que les dirigeants de la fédération sont aussi passionnés que toi…
Venons-en à votre avenir. Quelles sont vos perspectives pour la suite de votre carrière ?
Dans le court terme, je voudrais atteindre le maximum possible les objectifs de mon club. Dans le long, préparer ma reconversion et changer le volley sénégalais
Et vous souhaitez vous projeter dans quoi après votre carrière ?
Dans le commerce international, mais je ne serai pas loin du volley non plus, j’ai plein de projets pour mon association…
Un dernier mot ?
J’aimerais voir les sénégalais de plus en plus nombreux sur les terrains de volley pour nous soutenir !!! Et que vive le Sport!!!