Bien que le Tokyo Shimbun ait justifié auparavant le fait d’avoir reproduit le dessin de « une » de Charlie Hebdo du 14 janvier afin« de donner des éléments permettant au lecteur de se faire son propre jugement sur le problème que la nouvelle caricature de Mahomet a suscité », il a en partie fait machine arrière jeudi 29 janvier. Il a en effet glissé en pages intérieures un entrefilet intitulé «Excuses aux musulmans» : « Notre journal a blessé des musulmans en reproduisant une caricature de Mahomet. Nous présentons sincèrement nos excuses.»
A côté figure aussi un petit article titré « A propos de la reproduction de caricatures ». Le journal y explique avoir reçu des lettres de protestations de la part de deux organisations de Pakistanais musulmans duJapon qui se disent blessés et choqués par la publication de la « une » de l’hebdomadaire satirique français. Les mêmes avaient protesté le 22 janvier devant le siège du journal.
« Nous n’avions aucunement l’intention d’insulter l’islam », a encore écrit le Tokyo Shimbun qui avait présenté le dessin de Luz en petit format en couleur en première page de son édition de l’après-midi du 13 janvier, puis en noir et blanc à l’intérieur de celle du 14 au matin.
L’attentat meurtrier survenu le 7 janvier au siège de Charlie Hebdo et ses suites ont largement été couverts par les médias japonais, qui ont essayé de faire œuvre de pédagogie pour expliquer la nature du journal satirique français, un type de publication qui n’existe pas au Japon, où l’on s’interdit de rire de tout.
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